mardi 9 août 2011

Honore ton père et mère - homenagem à meu pai



Papa, petit garçon avec sa maman- quel âge peut -il avoir ? 4 ou 5 ans ? 1926 ?








Andria - sur la terrasse des grands parents -voyage de noces de mes parents - Maman a 20 ans












*Et la cigarette est déjà là !


Honore ton père et ta mère



Ce verset le Quatrième des dix commandements ( Exode 20) peut s'entendre à plusieurs niveaux, à l'heure où ils vieillissent ou disparaissent , on ne peut plus les aimer comme quand nous étions "petits" ....on peut s'être fâchés , disputés , pas compris , leur en avoir voulu d' avoir été imparfaits ....





Je me souviens de cette parole sage d'une amie psychothérapeute protestante ;" il n'est pas écrit aimes tes parents , il est écrit " honore les "


Leur rendre "honneur" c'est aussi les aimer .







Les années des cars Besset- Papa ébeniste - les carcasses étaient en bois -







Foot à Annonay- Papa gardien de but

















Maman championne Dauphiné Savoie de 800 mètres






















Voici 25 ans mon père nous quittait emporté par une crise cardiaque , à 65 ans ! putain*de cigarettes !
* désolée * c'est incorrect mais çà retranscrit en français la violence de sa mort .




J'ai juste envie de dire qu'il me manque encore et toujours et même si j'ai vécu tout ce qu'on peut vivre à 25 ans .................Il a toujours manqué ................




Il m'a manqué terriblement le jour où je me suis mariée




Il m 'a manqué lors de mes plus beaux jours , il a encore plus manqué les jours tristes .....




Il manque aujourd'hui où je suis le chef de famille, et que je dois prendre des décisions difficiles




pour Maman .





Alors que ce blog était destiné à parler de mes voyages, voilà que j'oublie la pudeur et que j'ai envie de rendre un peu hommage à qui m'a construite.





Parti du sud de l'Italie après la guerre, il a fait partie comme tous immigrés , de l'aventure industrielle de la France en construisant les cars Besset, qui sont devenus SAVIEM puis Renault puis Irisbus ( FIAT !! aujourd'hui) ceux mêmes qui roulent à Paris actuellement.




Il m'a transmis l'amour des origines , et la fidélité , au pays qui l'a vu naitre




Il m'a transmis l'amour du travail bien fait, la pudeur des sentiments.




Il m'a appris à ne pas envier la réussite des autres, à être modeste dans les ambitions.



A respecter le plus faible .............



Je crois simplement qu'avec ses valeurs , on peut vivre en paix avec son voisin et sa famille.



Discret , je crois qu'il était apprécié pour sa gentillesse, je ne l'ai pas assez vu rire , mais il avait de l'humour.




Quatre ans de guerre dans le désert de Lybie* , l'avaient physiquement et psychiquement affecté .




Mais, comme tous ceux qui ont vécu la guerre , il en parlait peu..
*Tobrouk, Bengazi, je connais à travers ses souvenirs, des chars italiens non blindés ! un quart de litre d'eau par jour !, des boites de corned beef tous les jours! , dormir dans le sable glacé la nuit et brulant le jour, regarder le ciel en feu de bombardements , ceux qui se croient courageux et qui en meurt !




Quelques brèves anedoctes ....que j'ai extirpé ....




Et puis la douleur de l'exil ......l'éloignement de ceux qu'on aime!
Jamais dit bien sûr, jamais de plainte




J'ai appris seulement après sa mort qu'il avait fui le Sud , devant les gendarmes, parce que il avait voulu faire restituer un poste à la mairie pour un oncle soutien de famille .



Pendant que lui perdait sa jeunesse et sa santé en Lybie, "les planqués" investissaient les administrations- Combinazione- dit-on en Italie.




Je crois que pour cet acte d'éclat ,il a frolé la prison et je n'ai pas le sentiment qu'à aucun moment , il ne lui a été dit un merci .....par son frêre qui oh! miracle a eu son poste.
A cause de lui , "j'ai souvent couru après le voleur" , en tout cas je ne sais pas ne pas intervenir, et détourner les yeux ...




Ainsi donc purement française , je n'ai pas appris la langue de mes ancêtres*, mon père voulant à tout prix que je sois une bonne élève !* je me fais comprendre ,la grammaire en moins*




A l'époque on parlait pas d'intégration ! je crois que c'était plus de l'assimilation.




Faire profil bas pour faire oublier qu'on était étranger et surtout que les enfants réussissent




Un jour que je parlais de cette étape de ma vie à une amie Médecin,et que j'analysais çà comme un aveu de faiblesse; elle m'a rétorqué , "n'oublies pas que les étrangers qui partent de leur pays, avec une valise en mains, sont les plus courageux, les autres restent"




C'est donc avec un oeil différent que je vois aujourd'hui tous ces échoués d'Afrique , sur l'île de Lampedusa ...."ce sont les plus courageux qui " .....




Physiquement , je le compare à Yves Montand , la classe !




Il me racontait amusé comment arrivé à Annonay , il allait en costume à l'usine, et qu'il mettait son bleu de travail sur place hi hi ! les ouvriers étaient plutôt issus de la campagne et restaient toute la semaine en bleu ! Bref çà ne le faisait pas passé inaperçu !




A l'inverse Maman m'a raconté comment dans les fêtes de village alentours ; les bals finissaient en bagarre généralisée , parce que les italiens savaient danser et invitaient les jeunes filles , et que les locaux qui eux ne dansaient pas , restaient au bar; mais ne voyaient pas de bon oeil , ces rapprochements ......




D'ailleurs c'était une des principales distractions du samedi soir et dimanche après midi .



C'est vrais que les "ritals" devaient plutôt jouer les jolis coeurs !!Ah le charme du Sud!




Dès l'âge de 8 ans j'ai commencé à danser avec Papa, notamment dans les mariages.
Quelle fierté ! et j'en ai gardé le goût pour la danse mêmes si mes chevilles ne suivent plus .





Quelles qu' aient été les fêlures , je suis fière de qui il était et de ce qu'il m'a transmis .




Chacun comprend alors que mon amour pour le Sud est si fortement enraciné.
Hasard de mon destin, le premier voyage au Brésil que je faisais avec Anne Marie avait lieu deux mois après sa mort , on comprendra alors mon attachement à ce pays où j'ai commencé à faire mon deuil de l'homme qui m'a le plus donné : mon Père .





3 commentaires:

Anonyme a dit…

Caro cheri... que linda homenagem... tocante.
As fotos sao otimas e dao um sabor especial descortinando um lado de sua vida mesclado de docuras e tristesas. Mas assim é a vida Amores, despedidas, festas, lutos.Quase um filme, as vezes preto e branco, as vezes colorido!
Saudades!
bisous Mirian

Anne-Marie a dit…

tu vois on est a un âge ou on regarde en arrière et ou on se souvient ..c'est doux et douloureux a la fois
je me rappelle de ton papa encore

bises

Caroline a dit…

ben dis donc les copines vous vous êtes donné le mot!avec le décalage horaire
merci
çà me touche !
j'en ai bien besoin , le seul mot qui me vient c'est " effondrement "

c'est un peu normal ..dans la mesure ou on perd " ses piliers"

D ' une année à l autre